Conférence présentée par Olivier Macaux, docteur en lettres modernes.
Boris Vian est né le 10 mars 1920 à Ville-d’Avray et mort le 23 juin 1959 à Paris. Ingénieur formé à l’École centrale, il s’est aussi adonné aux activités de scénariste, de traducteur, de conférencier, d’acteur et de peintre.
Il n’est devenu un mythe qu’après sa mort prématurée en 1959 à l’âge de trente-neuf ans. Musicien, parolier, amateur de jazz, Vian a d’abord et avant tout été un écrivain. Dans ses romans, notamment L’Ecume des jours (1947), il a su rendre un univers naïf et cruel où le merveilleux se confronte à l’absurde, révélant, à travers une langue inventive, une angoisse profonde de la maladie et de la mort. Célébrant le monde par le rire et la poésie, Boris Vian a refusé les honneurs et les mots d’ordre d’une époque pourtant prodigue en slogans idéologiques et a pu ainsi dynamiter les conventions de la littérature officielle.
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Après la conférence d'Olivier MACAUX...
Ce mardi à Plonévez, nous recevions Olivier MACAUX, pour la neuvième fois dans notre UTL, venu nous parler de Boris Vian. Comme à son habitude, il a fait preuve d'une grande compétence et d'une agréable simplicité. Les sujets abordés par M. Macaux sont très documentés, intéressants, à la portée de tous.. Boris Vian est issu d'une famille assez atypique : un père rentier, donc sans « métier », une mère musicienne élevant ses 4 enfants. Après la crise de 1929, la famille, habituée à une vie aisée, va se trouver aux prises avec des difficultés financières…. Boris est né en mars 1920 à Ville d’Avray. Dès son enfance, il connait des ennuis de santé (problèmes cardiaques), mais cela ne l’empêche pas de réussir de brillantes études : bac, classes préparatoires puis entrée à l'Ecole Centrale pour des études d'ingénieur. Pendant sa jeunesse, dans cette période troublée, il s’intéresse peu à la politique. Au cours de la 2ème guerre mondiale, il se marie, a un fils, Patrick. C’est à cette époque qu’il commence à écrire. Il s'intéresse aussi à la musique (ce goût transmis par sa mère!). Il joue de la trompette avec des amis, puis crée un orchestre de jazz. Il publie "l’Écume des jours" (1946) et "J’irai cracher sur vos tombes". Pourtant, au départ, il est très peu reconnu comme romancier. En 1947, il fréquente beaucoup le quartier de Saint-Germain des Prés, en particulier le cabaret "Le Tabou". Il a une fille et divorce de Michelle pour épouser Ursula. La publication de "J’irai cracher sur vos tombes", écrit sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, déclenche un scandale… mais connait aussi un grand succès ! Le livre, entre censure et nombreux articles, lui apporte une notoriété sulfureuse… supérieure à celle des œuvres publiées sous son véritable nom. Il traduit de nombreux romans de la célèbre collection, la "Série Noire" dont les sujets touchent à l'alcool, au sexe, à l’Amérique raciste… À cette même époque, il devient parolier de chansons, grâce à Jacques Canetti. Ses interprètes et amis sont Mouloudji , Henri Salvador, Serge Gainsbourg… Il ne chante pas en public, "mauvais sur scène" comme il le dira lui-même, gêné aussi par son asthme. On lui doit l'inoubliable "Le Déserteur", hymne antimilitariste, qui sera repris par de nombreux interprètes au cours des décennies suivantes. Il devient le scénariste de certains films, qui toujours se moquent : "Mon Oncle" de Jacques Tati avec ses constructions trop modernes, "la Complainte" qui fustige la société de consommation. Il écrit aussi des poésies comme le recueil "Je voudrais pas crever". Olivier Macaux nous a fait entendre l'une des poésies de l'ouvrage lue de façon émouvante par Jean-Louis Trintignant Ses ouvrages emblématiques, "L’écume des jours" ou encore "L’arrache cœur" sont toujours des succès de librairie, lus par des générations nouvelles. Boris Vian a aussi écrit des pièces de théâtre, toujours jouées, sur des sujets parfois très originaux et même énigmatiques voire loufoques, où on reconnaît bien l’auteur ! Mort en juin 1959, ce sont des amis qui ont porté son cercueil au cimetière, car il y avait une grève des employés des pompes funèbres ! une situation qu'il n'aurait pas reniée. Ses chansons les plus connues : Le déserteur / On n’est pas là pour se faire engueuler / le bel âge/La java des bombes atomiques /je bois / je suis snob / Si j’avais 1 franc cinquante |